Les substrats en horticulture : tendances et solutions durables

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Le substrat : un pilier essentiel pour la croissance des plantes
Pour comprendre l’importance du substrat, rappelons-nous que le bon développement d’une plante repose sur des conditions précises :
Partie aérienne : lumière, air, chaleur, eau.
Partie racinaire : chaleur, air, eau, éléments minéraux.
Le substrat joue un rôle central dans cet équilibre. Plus qu’un simple support d’ancrage, il influence directement la rétention d’eau, l’aération et la disponibilité des éléments nutritifs. Son choix doit donc être adapté aux exigences de la plante et aux pratiques culturales.
Le choix d’un substrat dépend de plusieurs paramètres.
- L’usage : semis, bouturage, rempotage… Chaque étape requiert des caractéristiques spécifiques. Par exemple, un terreau de semis doit être fin pour favoriser la germination, mais il a tendance à se tasser rapidement, nécessitant un rempotage dans un substrat plus aéré.
- La durée de culture : certains matériaux organiques, comme la fibre de bois, évoluent au fil du temps et peuvent impacter la structure du substrat.
Les principaux substrats organiques et leurs caractéristiques
- Tourbe : excellente capacité de rétention d’eau et grande stabilité structurelle, mais difficile à réhumecter une fois sèche. Ressource fossile dont l’extraction impacte les écosystèmes.
- Fibre de coco : drainante tout en conservant une certaine rétention d’eau. Stabilité structurelle élevée, mais nécessite un rinçage pour éliminer l’excès de salinité. Importée principalement d’Inde et du Sri Lanka.
- Fibre de bois : favorise l’aération du substrat, mais sa dégradation progressive peut limiter son utilisation sur des cultures longues.
- Compost végétal : riche en nutriments et en micro-organismes, mais sa composition varie selon les matières premières utilisées, ce qui influe sur ses propriétés physiques et chimiques.
Pourquoi repenser l’utilisation de la tourbe dans l'horticulture ?
La tourbe est une ressource fossile qui met plusieurs milliers d’années à se former. Son extraction entraîne des dommages sur des écosystèmes sensibles, ce qui pousse la filière horticole à rechercher des alternatives plus durables. Les tendances actuelles en horticulture visent à développer des substrats performants tout en réduisant leur impact environnemental.
L’enjeu est de développer des substrats performants tout en réduisant leur impact environnemental, une transition déjà amorcée par de nombreux acteurs du secteur horticole malgré les défis techniques.
En effet, depuis plusieurs années, les fournisseurs de substrat travaillent sur cette transition, conjointement avec les instituts de recherche.

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Recherche et innovation : vers des substrats plus durables et performants
L’institut Agro Rennes-Angers travaille notamment sur ce sujet depuis de nombreuses années, à travers leur unité de recherche EPHor. Le projet Text’eau Terreau, lancé en 2019, a permis d’analyser la morphologie des composants des substrats pour mieux prédire leurs propriétés physiques telles que la rétention d’eau, le drainage et le retrait volumique. Les résultats ont permis de classer ces composants en trois groupes selon la forme de leurs particules :
- courtes et circulaires (tourbes noires, composts)
- longues et peu circulaires (fibres de bois, fibres de coco)
- intermédiaires (tourbes blondes de sphaignes).
L’étude a montré que la rétention d’eau varie surtout pour les particules fines (<1,5 mm), ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’exploration de matières premières plus durables.
Le projet Stabil’eau Terreau, qui poursuit cette recherche, se concentre sur l'impact de la biodégradation des substrats organiques sur la texture, la structure et les propriétés physiques (rétention d’eau, aération). L’objectif est de mieux comprendre comment ces substrats évoluent au fil du temps et comment ces changements influencent le développement des plantes.
Depuis 2012, Florentaise s'engage dans la recherche et le développement pour identifier et tester des matières premières locales et renouvelables, avec pour objectif, entre autres, de proposer des alternatives performantes à faible empreinte carbone.

En conclusion : l’avenir des substrats en horticulture
La recherche sur les substrats en horticulture hors-sol met en lumière un enjeu central : concilier performance et durabilité. Le besoin de repenser l’utilisation de la tourbe a poussé la filière à explorer des alternatives plus vertueuses. Des matériaux tels que la fibre de bois, la fibre de coco, les composts verts et d’autres solutions innovantes comme le miscanthus ou la canche cespiteuse émergent comme des choix prometteurs pour répondre aux exigences des plantes tout en minimisant l’impact environnemental.

Cécile Phulpin
Responsable Botanique
Responsable botanique chez Floramedia, je suis aussi l’interlocutrice dédiée à la Picture Library, la photothèque de Floramedia. Attentive aux tendances et aux innovations variétales, je nourris ma veille en participant à des conférences, expositions et salons professionnels en France et en Europe. Passionnée par le végétal et amoureuse du jardin, je cultive une approche à la fois inspirée et engagée.
Sources
https://www.astredhor.fr/data/info/154055-CR134.pdf
https://urls.fr/HFv-WI
https://urls.fr/43coTx
https://reporterre.net/Le-saviez-vous-Le-terreau-detruit-les-tourbieres
https://www.florentaise.com/fr/actualites/la-qualite-et-linnovation-au-centre-de-nos-priorites
https://www.valhor.fr/actualites/ipm-essen-2025-enjeux-et-tendances
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