Jardin thérapeutique : qu’est-ce que c’est ?
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“Prendre l’air”, “se mettre au vert”, “se ressourcer” : toutes ces expressions renvoient au lien entre bien-être et nature.
Il n’est plus à prouver l’impact positif des activités en pleine nature sur notre santé. Et depuis la crise sanitaire lié au Covid, le besoin de rester au contact de la nature s’est fortement renforcé.
Mais peut-on se soigner au jardin ? Et plus largement, de quoi parle-t-on quand on parle de jardin thérapeutique ?
Que recouvre le concept de jardin thérapeutique ?
Il s’agit d’un lieu d’agrément en extérieur qui est le plus souvent intégré à un établissement hospitalier ou para hospitalier et qui consitue un environnement stimulant. Cet espace est généralement pensé pour participer au processus de soins des personnes, en complément des médicaments et traitements reçus.
Il ne s'agit pas de supplanter les médicaments, mais d'accompagner les pathologies en réactivant des fonctions sensorielles un peu endormies.
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Cette tendance se traduit par un design souvent naturel, organique et sensible qui invite à la tolérance et la douceur, et répond à un besoin de réconfort des consommateurs.
On y retrouve des matériaux bruts comme le bois, la pierre et la céramique, et des matériaux réconfortants comme la laine et le fil tricoté.
Le marché du jardin a vu cette tendance s’inscrire dans la décoration (cache-pots, contenants, poteries) et le mobilier d’extérieur (salons de jardin en bois flotté, bancs bruts…).
Dans un esprit similaire au Craft, le concept japonais Wabi-Sabi présent depuis plusieurs années (et datant du XVe siècle), rend hommage à la beauté des choses imparfaites.
“Wabi-sabi est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. C’est la beauté des choses modestes et humbles. C’est la beauté des choses atypiques.” Leonard Koren, architecte et théoricien de l’esthétique.
Aux origines du jardin thérapeutique
Venue des Etats-unis et du Canada, la pratique de l’hortithérapie et le concept de jardin à visée thérapeutique s’appuient sur des études scientiques qui ont prouvé le bénéfice réel de la pratique du jardinage ou même de la simple présence d’éléments naturels auprès des patients.
En 1982, un article publié dans la revue "Science" avait mis en évidence que des patients se remettaient plus rapidement après une opération, avec moins d'analgésiques, en se sentant plus sereins dès lors que leur fenêtre donnait sur un paysage naturel.
En France, le premier jardin thérapeutique se nomme “l’atelier potager/fleurs” et a été créé en 1997 à l’hôpital de jour de La Pitié Salpêtrière.
Anne Ribes, la fondatrice du jardin explique l’hypothèse de départ à l’origine du projet : “les rythmes de la vie, dans leur complexité, sont garants de notre santé”. Elle précise que l’activité au jardin met en œuvre de nombreuses interactions (lumière, exercice, perceptions sensorielles) qui constituent une sorte de « dialogue au sein du vivant » qui remonte à nos origines les plus anciennes.
- Ils favorisent la résurgence de souvenirs et permettent de lutter contre la perte de repères.
- Les jardins apaisent, équilibrent et favorisent l'ouverture sur l'extérieur (le repli sur soi est l'un des effets des hospitalisations de longue durée).
- Ils renforcent le sentiment d’appartenance à une communauté.
- L’activité pratiquée et encadrée au jardin permet de faire renaître l'estime de soi par la réalisation de travaux de jardinage gratifiants.
- Ils permettent de marcher et de pratiquer un minimum d'activité physique : désherber, semer, tailler etc.
- Ils stimulent les sens : couleurs des fleurs, toucher de la terre et des outils, odorat des senteurs aromatiques, plantes comestibles, bruits du jardin.
Quelle cible de patients pour ces jardins ?
Tous ces bénéfices permettent de cibler une population de patients atteints de différentes pathologies comme : les personnes souffrant de troubles psychiques, souvent très anxieuses, les personnes âgées vulnérables ou dépendantes. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de comportements addictifs forts tirent aussi de grands bénéfices à travers la fréquentation de ces jardins.
Enfin, il faut préciser que les équipes soignantes et les accompagnants (famille, amis) des patients font vivre ces lieux et font aussi partie des usagers cibles pour ces lieux.
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Quelles spécificités dans la conception de ces jardins ?
Les caractéristiques du jardin à visée thérapeutique sont définies au moment de sa conception. Et en premier lieu, elles sont définies en fonction du projet et de l’environnement d’accueil. La réussite du jardin tient aussi à l’implication des équipes soignantes portées par un projet collectif.
Toutes les tailles de jardin sont possibles et, selon le public concerné, des aménagements sont nécessaires pour faciliter l’accès des personnes en fauteuils roulants par exemple. De même, la sélection des végétaux est adaptée à la visée recherchée, ainsi les plantes aromatiques favoriseront l’éveil des sens, la plantation de semis permettent la manipulation.
Pour en savoir plus sur les jardins thérapeutiques en France, Floramedia vous invite à visiter le site de la récente Fédération Française des Jardins Nature et Santé : https://f-f-jardins-nature-sante.org/
Sources
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-375-jardins-therapeutiques-hortitherapie.html
https://www.capgeris.com/pros-1403/creation-de-jardins-therapeutiques-a28930.html
https://www.rfi.fr/fr/science/20100610-graine-vie-fait-fleurir-jardins-therapeutiques-milieu-hospitalier
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-etoile-du-jour/aux-etats-unis-une-etude-prouve-les-bienfaits-physiques-et-psychologiques-du-jardinage_5591073.html
https://www.lesentreprisesdupaysage.fr/tout-savoir-sur-les-bienfaits-du-vegetal/sante-publique/
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