Tiers-lieux : de nouvelles opportunités pour la filière horticole

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Depuis quelques années, de plus en plus des tiers-lieux naissent en France. Ces nouveaux « environnements sociaux se distinguant des deux principaux que sont la maison et le travail » sont en train de bousculer positivement la vie des territoires dans un contexte économique et écologique en crise.
Comment définir ces nouveaux espaces sociaux?
Selon l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoire (ANCT), les tiers-lieux désignent des espaces hybrides et flexibles, situés entre le domicile et le lieu de travail, qui favorisent la rencontre, le partage et l’initiative collective. On peut y télétravailler, vendre des produits, boire un café, faire du réseau, développer des projets et des initiatives locales. Ce sont d’abord des lieux innovants qui ont pour vocation de participer au développement du territoire et d’animer une communauté de personnes partageant les mêmes valeurs.
En France, les tiers-lieux se développent depuis les années 2000, et ils connaissent une extension très rapide à partir de 2010, à la faveur de politiques publiques locales, puis nationales. En 2022, France Tiers-Lieux est devenu un Groupement d’intérêt public réunissant l’Etat et plusieurs organismes publics comme l’ANCT. Entre 2021 et 2023, le nombre de tiers-lieux est passé de 2 500 à plus de 3 500.
- 28% sont situés dans des villes moyennes.
- 50% ont ouvert depuis 2019.
- 34% sont situés en milieu rural.
Dans un contexte d’urgence climatique, en 2023, le Conseil Économique, Social et Environnemental plaide pour un soutien renforcé des pouvoirs publics au déploiement de tiers-lieux et autres espaces favorisant la réparation, le réemploi, le prêt ou la location d’objets plutôt que l’achat de produits neufs. C’est dans ce cadre que les tiers-lieux sont clairement reconnus comme leviers positifs d’évolution et d’adaptation des territoires aux crises qui nous attendent.
Le tiers-lieu peut prendre des formes extrêmement diverses s’adaptant au territoire dans lequel il va émerger.
- Les tiers-lieux professionnels (fablab, lieux de coworking)
- Les tiers-lieux sociaux (cafés sociaux, santé mentale)
- Les tiers-lieux d’innovation, nid d’idées et d’expérimentation
- Les tiers-lieux culturels, entre art et loisir
- Les tiers-lieux nourriciers pour une alimentation plus responsable
- Les tiers-lieux de service au public (créer du lien dans les territoires enclavés)

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Tiers-lieux nourriciers : nouveaux espaces de promotion du végétal ?
Et si le lien entre monde urbain et monde rural se réalisait au sein de ces nouveaux lieux ? Près de 60% des tiers-lieux existent hors des métropoles. Parmi les catégories de tiers-lieux existantes, celles qui cherchent à rassembler autour de l’alimentation en circuit-court et des nouvelles pratiques agricoles permettent une nouvelle valorisation du monde rural.
Les tiers-lieux nourriciers mènent une réflexion autour de la transition écologique et trouvent des solutions sur la thématique de l’alimentation et de la production locale. L’objectif ? Diminuer l’impact sur l’environnement, sensibiliser, changer les pratiques alimentaires, et développer l’activité des producteur‧rices locaux‧ales.
Le tiers-lieu nourricier peut alors être un espace agricole, un jardin partagé, un élevage, ou tout cela à la fois. Ces lieux représentent une réelle opportunité de renforcer les liens entre consommateur‧rices et producteur‧rices.
Pourquoi les Tiers-lieux intéressent la filière horticole ?
Depuis la crise sanitaire de 2020, les populations affichent une considération plus marquée pour les espaces verts, aussi bien pour les jardins privés que dans les zones urbaines. Dans un contexte économique toujours tendu aujourd’hui, 7 Français interrogés sur 10 soit 32 millions de Français (par extrapolation) pratiquent au moins une activité d’autoproduction.
L'approvisionnement local a un rôle bien plus important qu'auparavant. L’autoproduction est définitivement une tendance de fond installée.
Ainsi, les tiers-lieux, en particulier, les nourriciers regroupant diverses activités peuvent devenir :
- Des lieux de réponses aux défis actuels : pédagogie autour de l’autonomie alimentaire, lien avec le territoire.
- Des outils d’expérimentation et de sensibilisation des consommateurs de plus en plus consom’acteurs.
- Espaces pour tester de nouveaux modèles (écosystèmes hybrides, permaculture, formations…).
La filière horticole a donc toute sa place pour s’impliquer au sein de ces espaces où la promotion du monde végétal semble une évidence.

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Quels bénéfices concrets pour les acteurs de la filière ?
En tant que vecteur de liens sociaux et fédérateur d’initiatives, les tiers-lieux peuvent devenir de nouveaux lieux de vente directe pour les horticulteurs. De même, l’ensemble des projets orientés autour de la mise en avant de l’autoproduction, sont autant d’opportunités pour nouer des partenariats locaux avec les collectivités locales ou les entreprises impliquées.
Pour tous les producteurs en recherche de diversification d’activités, ou d’ouverture à de nouveaux publics, les tiers-lieux deviennent le terreau de nouveaux concepts porteurs.
Enfin, lieux de pédagogie par excellence, les tiers-lieux qui portent les valeurs d’une économie sociale, solidaire et durable permettent de mettre en valeur le végétal dans son ensemble.
Ateliers pédagogiques, jardins thématiques, ressourceries végétales autant de nouveaux outils à explorer pour sensibilité de nouveaux consommateurs de plus en plus soucieux
Exemples de tiers-lieux :
Floramedia a sélectionné quelques exemples inspirants de tiers-lieux :
- La ressourcerie végétale : plantes recyclées et ateliers végétaux à Dijon >
- La Cité Maraîchère : ferme pédagogique, paysagisme cosmestible, café et cantine solidaire à Romainville
- Le Ruisseau : chantiers participatifs, coopérative solidaire, drive paysan à Epiniac en Bretagne >
- La Ferme de la Martinière : fablab rural, recherche et expérimentation, formation dans le pays roannais >
- Le Talus à Marseille : programmes autour du réemploi et de l’agroécologie, événements à Marseille

Claire Esteban
Responsable Projets
Responsable projet chez Floramedia, je suis à l’écoute des professionnels horticoles. Curieuse et organisée, je développe et propose des solutions de communication simples et faciles à mettre en place chez nos clients.
Je suis l’interlocutrice dédiée au service « Affiche Jardinerie ».
Sources
http://bit.ly/3GiEGDM
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/breves/tiers-lieux-pnr
https://www.paysalia.com/fr/blog/metier/futur-secteur-horticole-post-covid-19
https://francetierslieux.fr/france-tiers-lieux/
https://anct.gouv.fr/programmes-dispositifs/tiers-lieux
https://etic.co/tiers-lieux-responsables/les-6-types-de-tiers-lieux-les-plus-rencontres/
https://www.valhor.fr/actualites/francais-et-autoproduction
https://foodbiome.fr/des-tiers-lieux-aux-poles-de-resilience-alimentaire/
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